Et faut voir comment ça secoue les jambes, ça donne des coups de talon pour garder la tête hors de l’eau. Ça peut pas tenir 20 secondes sans aller chercher de l’air à la surface. Et ça ressort tout pâle avec une peau encore plus fripée que quand c’est rentré. J’ dis pas, y en qui font des efforts : ça s’épile, ça met des palmes, ça fait le dauphin... « Le dauphin », faut vraiment avoir le sens de l’humour ! Comparer les ondulations grotesques de Marc « l’homme poisson » avec cette merveille de grâce et d’intelligence, ça se fout du monde ! Remarquez, le « dauphin », comme nage, c’est tout de même moins con que le « papillon». Un papillon ! Dans l’eau ! Ça n’a rien trouvé d’autre non ?! Pas étonnant que ça soit obligé de faire des grands gestes avec les bras pour avancer. A ce propos, je vous rappelle que ÇA fait partie aussi du règne animal. Seulement c’est tellement froussard que ça s’est fait ses petits bassins juste pour son espèce de ça, pleins de produits détergents pour être sûrs de pas être dérangés : pas de poissons, pas de crustacés, pas de microbes, la grande lessive, allez hop, tout le monde dehors, on veut que du bipède là dedans. Egoïstes ! Mais qu’est ce que ça veut au juste ? C’est Freudien c’est ça ? Ça veut retourner dans le ventre de sa mère, bien au chaud, mais que ça le sache une bonne fois pour toutes : c’est pas possible ! Soyons clairs : la psychanalyse ça se fait sur un divan, pas dans une piscine... Après tout c’est ça qui est parti, c’est ça qui a voulu aller sur terre. C’est content, c’est debout, ça a des mains pour attraper, pour fabriquer des filtres à particules, pour gesticuler comme l’autre ça, là, qui croit faire de l’art en agitant les bras. Ça y est au stade ultime de l’évolution, et bien que ça y reste ! Et que ça cherche pas à revenir en arrière : on veut pas de ça ici, ça fait trop de dégâts. Son problème à ça, c’est son nombril : sous prétexte que ça en a un, ça passe son temps à le regarder.